Prende soin de sa santé au XVIIIe siècle

Une " tisane " dont vous nous direz des nouvelles !

Quelques épices, deux grosses pintes de vin rouge, une bonne pinte d’eau de vie et une petite pinte d’eau de fontaine...

Entrons dans l’univers des papiers domestiques où figurent parfois sur des paperolles divers trucs, astuces et recettes copiées, recopiées, re-recopiées… Et n’oublions pas que les propriétés thérapeutiques du vin et son utilisation comme remède remontent à la haute antiquité, en Egypte tout particulièrement. L’eau-de-vie de son côté, dont la technique de distillation est maitrisée depuis le XIIIe siècle, apparait comme une panacée universelle, un remède à tous les maux ou presque… grâce à ses vertus antiseptiques et sa capacité à se conserver.

Tisane pour conserver la santé

« Mettez dans un pot de terre deux pintes d’excellent vin rouge, une peinte d’eau de vie, une pinte d’eau de fontaine, une once de canelle pilée, une noix muscade rapée, deux clous de girofle concassés, de la poudre de coriandre, trois pincées d’anis vert, et six onces de sucre candi. Couvrez bien le pot et lutez* bien le couvercle avec de la pâte, mettez-le sur le feu et donnez d’abord grand feu, et lorsque vous jugerez que commence à bouillir, diminuez le feu, laissez-la mitonner pendant quatre heures.
Après ce temps, retirez le pot et laissez refroidir, ensuite delutez le et versez promptement la liqueur par un entonnoir garni d’un linge ; ce qui reste dans le linge peut servir une seconde fois en y mettant seulement une pinte de vin et autant d’eau de vie.
Ceci se prend le matin, une cuillerée sur quatre doigts de vin.

Autre

Prenez une demi once mesure d’avoine bien lavée, une poignée de chicorée sauvage : faites bouillir le tout dans six pintes d’eau pendant trois quarts d’heure ; ajoutez-y une demi once de cristal minéral et un quarteron de miel blanc ; laissez bouillir le tout encore une demi-heure. Ensuite coulez la liqueur à travers un linge. Vous prendrez tous les matins à jeun deux bons verre et retenez deux heures après sans manger et autant l’après-midi ».

Archives privées. Pièces isolées, J 46 : Recettes et remèdes des XVIIIe-XIXe siècles

* Luter : fermer hermétiquement

Pour aller plus loin

Jean-François Viaud « Recettes de remèdes recueillis par les particuliers aux XVIIe et XVIIIe siècles. Origine et usage », Histoire, médecine et santé, fascicule 2, automne 2012, pages 61-73 en ligne.