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La période révolutionnaire instaura une véritable coupure dans le décompte du temps.
Dès les premières années de la Révolution française, on avait songé à substituer à l’ère chrétienne une ère nouvelle. Ce fut d’abord l’ère de la Liberté, puis l’ère de l’Egalité.
A ces modes de dater, très confus, auquel on joignait presque toujours l’indiction de l’année grégorienne, la Convention substitua l’ère républicaine. Dès sa première séance, après avoir aboli la monarchie, elle décréta que ce jour ouvrait l’ère de la République et que tous les actes seraient désormais datés de l’an Ier de la République française. Dans un deuxième temps, la Convention songea à remanier tout le système du calendrier. Le Comité d’instruction publique chargea une commission présidée par Romme de préparer un projet.
Sur sa proposition, un décret du 5 octobre 1793 fixa le point de départ de l’ère républicaine et le commencement de l’an Ier à la date même de la proclamation de la République, qui se trouvait coïncider avec l’équinoxe d’automne, au 22 septembre 1792. L’ère républicaine fut donc comptée rétrospectivement à partir du 22 septembre 1792, date anniversaire du premier jour de la République.
Décret de la Convention nationale, concernant l’ère des français du 5 octobre 1793, l’an second de la République française, une et invisible :
Le même décret établissait un nouveau calendrier : le calendrier républicain qui fut bientôt remanié (surtout au point de vue de la nomenclature) et promulgué sous cette nouvelle forme par décret du 4 frimaire an II (24 nov. 1793).
Le poète Fabre d’Eglantine fit adopter pour les mois des dénominations nouvelles dont la signification et les désinences symétriques rappelaient les saisons :
Automne : Vendémiaire, Brumaire, Frimaire.
Hiver : Nivôse, Pluviôse, Ventôse.
Printemps : Germinal, Floréal, Prairial.
Eté : Messidor, Thermidor, Fructidor.
L’année républicaine, étant réglée sur l’année solaire, comptait 365 jours. Elle fut divisée en 12 mois égaux de 30 jours chacun. Chaque mois comptant uniformément trente jours (12x30=360), ils étaient suivis de cinq jours n’appartenant à aucun mois pour compléter l’année. A ces cinq journées supplémentaires – situées entre le 16 et le 22 septembre, appelées « sansculotides » ou encore jours complémentaires – il fallait ajouter une sixième lors des années bissextiles, journée dite « fête de la Révolution ».
A la semaine, est substituée la décade. Chaque mois était ainsi divisé en trois décades de dix jours nommés : primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, octidi, nonidi, et enfin décadi, jour de repos des travailleurs. Chaque journée était placée sous le signe d’un objet ou d’un animal symbolique, comme le raisin, la carotte, l’âne ou le cheval…
Le système métrique fut poussé à son comble (du moins en théorie), car on prévoyait de diviser les jours en dix parties égales : « Le jour, de minuit à minuit, est divisé en dix parties ou heures, chaque partie en dix autres, ainsi de suite jusqu’à la plus petite portion commensurable de la durée » cf. l'article XI du décret de la Convention nationale sur l’ère, le commencement et l’organisation de l’année, et sur les noms des jours et des mois.
Le calendrier républicain demeura officiellement en vigueur jusqu’au 1er janvier 1806. Le calendrier grégorien fut alors rétabli. Convertir une date du calendrier républicain en date du calendrier actuel