Accueil > Découvrir : Offre culturelle > Expositions virtuelles > Les voyages officiels des présidents de la République dans le Lot
A l’occasion des Journées européennes du patrimoine qui se sont déroulées les 16 et 17 septembre 2023,
les Archives départementales du Lot ont souhaité mettre en valeur une sélection de documents produits par les services de la préfecture du Lot,
en les exposant dans les salons privés exceptionnellement ouverts au public.
C’est ainsi que les visites officielles de trois présidents de la République et d'une "première dame" de France dans le Lot ont été mises à l’honneur.
A travers une sélection d’archives inédites, partez à la découverte des « coulisses » des voyages officiels :
sécurité du convoi présidentiel, programme de visite, discours présidentiel, menu et plan de table !
Élu président de la République en janvier 1913 par les grands électeurs, Raymond Poincaré effectue quelques mois plus tard un voyage dans le Limousin, le Périgord et le Quercy alors que la menace de la Première Guerre mondiale plane. La durée du service militaire vient notamment d’être portée à trois ans.
C’est en automobile et accompagné de sa femme que le président, arrivant de Corrèze, parcourt une grande partie du département durant ces deux jours. Le château de Montal, puis les salons de l’hôtel de la préfecture servent de décor respectivement au déjeuner et au dîner présidentiel.
Par ce voyage, il s’agit politiquement d’afficher autant que d’affirmer un républicanisme modéré et rassembleur.
Les territoires des bordures ouest et sud du Massif central - dont le Lot - ont été choisis, car réputés être peu enclins aux velléités monarchiques ou conservatrices, sans toutefois être encore acquis à un socialisme plus radical.
La figure de Léon Gambetta, mort en 1882, qui incarne ces valeurs est omniprésente au cours de la visite présidentielle, en particulier lors de l’étape cadurcienne.
Dans les semaines qui précèdent, les services de l’Etat et de la préfecture se mobilisent pour organiser la visite présidentielle dans le Lot. Sécurité, communication, planification de l’itinéraire et des horaires, dîner à la préfecture, rien n’est laissé au hasard comme en témoigne cette sélection de documents d’archives.
Dans un contexte tendu lié aux évènements en Algérie, les services d’ordre et de sécurité du président sont renforcés et les laissez-passer sont de rigueur pour permettre aux personnes concernées d’accéder sans encombre aux lieux des cérémonies.
Arrivé en train le 17 mai 1962, le général prononce sa première allocution place Vival à Figeac, accueilli par Gaston Monnerville, président du Sénat, Frantz Gaignerot, préfet du Lot, et Georges Juskiewenski, député-maire de Figeac.
Le cortège présidentiel fait plusieurs arrêts dans les communes de Cambes, Grèzes, Vers, Lamagdelaine et Laroque-des-Arcs avant de rejoindre Cahors.
Là, le premier geste officiel accompli par le général de Gaulle est le dépôt d’une gerbe au monument de la Résistance en présence d’un groupe important de délégations des associations de déportés, internés, résistants, d’anciens combattants et victimes de guerre, et des portes drapeaux de ces associations.
En se rendant à pied à la préfecture, le président s’arrête au n°4 de la rue du Maréchal Foch pour inaugurer la plaque commémorant le souvenir de Marie-Louise Dissard, dite « Françoise », l’une des chefs du réseau de la France combattante, née dans cette maison le 5 novembre 1881.
Il prononce sa deuxième allocution place Jean-Jacques Chapou, devant l’hôtel de la préfecture, avant de savourer les spécialités locales lors du déjeuner officiel donné en son honneur dans les salons de la préfecture.
Le président rejoint ensuite la gare de Cahors, avec en cadeau souvenir, un plat en céramique très finement décoré du plan illustré de la ville.
Le train présidentiel s’arrête à Gourdon où le général fait un dernier discours avant son départ pour Brive.
Les 22 et 23 juillet 1974, Mme Anne-Aymone Giscard d’Estaing, « première dame » de France, se rend dans le Lot pour une visite à caractère culturel et social.
Après avoir découvert les peintures préhistoriques des grottes de Cougnac, et arpenté les ruelles moyenâgeuses du vieux Gourdon, la « première dame » ouvre, en présence du couple royal Margrethe et Henrik de Danemark, le concert inaugural du 3e festival international de musique en l’église des Cordeliers de Gourdon.
Lors de sa dernière matinée dans le Lot, Mme Giscard d’Estaing visite l’Institut médico-pédagogique (IMP) de Boissor, à Luzech, et découvre les activités de cet établissement (couture, cuisine, horticulture, imprimerie, menuiserie …).
Ce séjour est également marqué par une réception donnée en son honneur au château de Cazals le 22 et au château de Mercuès le lendemain.
En septembre 1982, François Mitterrand effectue un voyage de plusieurs jours en région Midi-Pyrénées. Ce type de visite nécessite une organisation minutieuse en amont pour établir les dispositions en matière de sécurité, transport, protocole et réception. Dès le début du mois de septembre, les services de la préfecture, la direction départementale des renseignements généraux, le service d’incendie et de secours, les services de la police et de gendarmerie se sont réunis pour préparer au mieux ce voyage officiel.
Le 27 septembre, en provenance de Montauban, F. Mitterrand atterrit en hélicoptère à Figeac (stade de Londieu), où il est accueilli par son ami Martin Malvy, député-maire. Le président s’adresse à plus de quatre mille personnes rassemblées place Vival dans un long discours à portée nationale. Puis il gagne Cahors le même jour, accueilli cette fois par son vieil ami, Maurice Faure, député-maire. Pas de discours, mais un accueil chaleureux et un bain de foule parmi les trois mille cinq cents personnes amassées de part et d’autre du boulevard Gambetta aux abords de la mairie.
Dans la matinée du 28 septembre, il quitte le Lot pour se rendre à Rodez, avec dit-on, dans sa valise, une soupière en étain offerte par la municipalité de Cahors. A noter : selon La Dépêche du lundi 27 septembre, la municipalité de Figeac s’est interrogée de son côté sur le présent à offrir au président de la République. « Il semblerait, sous toute réserve, que le choix balance entre des étains de collection, réalisés autrefois à Figeac, et une " salière de cantou ", petit meuble siège que l’on installe dans les cheminées…