Accueil > Découvrir : Offre culturelle > Expositions virtuelles > 50e anniversaire de la disparition de Georges Pompidou
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C’est à l’automne 1962 que Mme Pompidou découvre Cajarc, lors d’une invitation de Suzanne Defforey, la sœur de la romancière Françoise Sagan. Elle tombe alors sous le charme de cette vieille ferme située à 5 km du village, au lieu-dit de Prajoux, qu’elle va transformer en une confortable maison de campagne.
Georges Pompidou aménage son bureau dans l’ancien pigeonnier, pour travailler sur ses dossiers.
Une citerne alimente une petite piscine, et dans l’écurie, ils ont trois chevaux dont un pur-sang offert à madame, par Hassan II, roi du Maroc.
A Cajarc, où il séjourne régulièrement (presque tous les 2 mois avant de devenir président de la République), Georges Pompidou réussit à préserver sa vie privée mais aussi les passions qu’il partage avec son épouse Claude lorsqu’ils vont se promener sur le Causse.
Dans le livre, Georges Pompidou, lettres, notes et portraits 1928-1974, Alain Pompidou, l’unique fils du couple présidentiel dit de son père : « Il avait toujours voulu avoir des terres, pouvoir bénéficier d’un potager, d’un verger et élever des moutons ». C’est chose faite lorsqu’en juillet 1964, il est à la tête d’un troupeau de 25 moutons !
Lors de ses séjours à Cajarc, Georges Pompidou mène une vie simple, assiste à la messe dominicale au milieu des fidèles, va chercher sa baguette de pain au volant de sa Citroën 2 CV fourgonnette, dîne chez le député-maire Guy Murat, et préside le championnat du monde de hors-bord qui se tient chaque année sur le plan d’eau de Cajarc. Avec Claude, ils visitent les sites préhistoriques de la région, les antiquaires du coin, reçoivent des parents et amis.
A noter : Les Archives municipales de Toulouse conservent le fonds André Cros (53 Fi : 7118 documents entrés en 2007).
Ce photographe actif de 1945 à 2000 a notamment réalisé une séance de prise de vues à Prajoux le 17 avril 1965 ici consultable.
Profondément attaché à Cajarc, en février 1965, il accepte de figurer sur la liste de Guy Murat pour les élections municipales du 14 mars. Désigné maire par le conseil municipal, il refuse cet honneur en raison de sa fonction de Premier ministre, mais demeure conseiller municipal.
Cet attachement à Cajarc, au Causse, au terroir, lui qui est issu d’une famille paysanne cantalienne, est démontré lorsque qu’il prononce son discours d’inauguration du collège de Cajarc le 28 janvier 1967. Ce même collège qui porte aujourd’hui son nom, en hommage au chef d’Etat.
Alors que pendant ses séjours, la préoccupation première du couple est la tranquillité, celle des autorités locales demeure leur sécurité et le service médical d’urgence.
Un arrêté ministériel interdit en permanence tous mouvements d’aéronef dans un rayon de 5 km autour du domaine de Prajoux à une altitude inférieure à 1500 mètres. Tout survol non autorisé fait alors l’objet d’un contrôle et d’un rapport par le commandant de groupement de gendarmerie du Lot.
Les séjours des Pompidou à Cajarc ne passent généralement pas inaperçus et attirent les plus curieux : de simples badauds, aux journalistes à la recherche du scoop sensationnel.
C’est aussi à Cajarc que Georges prend le recul nécessaire par rapport aux événements de mai 1968.
La petite cité a tout de même été troublée dans son calme habituel lorsque le 24 mai 1968, pour se faire entendre, les agriculteurs menés par les présidents de la FDSEA du Lot et du Tarn-et-Garonne, y ont tenu leur meeting dans une intention hautement symbolique. Les représentants ont remis à M. Murat, maire, une motion en lui demandant de la donner au premier ministre Georges Pompidou, comme l’attestent la note des Renseignements généraux du Lot accompagnée d’articles de presse.
Homme d’Etat et homme de culture, Georges Pompidou s’intéressait à tous les arts quels que soient les époques. L’art est « l’épée de l’archange et il faut qu’elle nous transperce » disait-il ! Il s’implique personnellement dans un grand projet de centre d’art moderne destiné aux artistes et à la jeunesse car il voulait encourager la création et exposer les créateurs de son temps. C’est ainsi qu’il donne le coup d’envoi dès le 11 décembre 1969 du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou à Paris, qui ouvrira ses portes, quelques années après sa disparition, le 31 janvier 1977.
A la mort du président le 2 avril 1974, son épouse avec un cercle d'amis, poursuivent et portent le projet de la création d'un centre d'art au cœur du bourg de 1 200 habitants.
L'association « Arts et dialogues européens » est fondée en 1988 ; elle donne naissance au centre d'art, en 1989, appelé Maison des arts Georges Pompidou.
Renommée depuis 2016 Maison des arts Georges et Claude Pompidou (MAGCP), l'association prend une part active au sein du réseau associatif régional (notamment Air de Midi, Art contemporain en Occitanie), national (DCA : association de Développement des centres d'arts et arts en résidence) et européen, développant ainsi les échanges culturels à tous les niveaux.
Outre la gestion du centre d'art cajarcois et de toutes ses activités connexes, elle a pour mission de faire valoir les nouvelles tendances de la création contemporaine en présentant des expositions à Cajarc et dans ses environs, en accueillant des artistes en résidence et en mettant en œuvre des dispositifs rendant les œuvres accessibles au plus grand nombre. La MAGCP a obtenu, fin 2018, le label Centre d'art contemporain d'intérêt national.
Trois expositions majeures sur Pompidou y ont été présentées
Les deux suivantes en 1994 à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort de Pompidou :
Les Archives départementales du Lot ont accueilli en dépôt, le 2 septembre 2020, le fonds de l’association constitué des dossiers relatifs à son organisation, financement et à son administration, ainsi qu'à ses missions culturelles (principalement les expositions organisées par la Maison des arts). On peut ici consulter l’inventaire du fonds de la Maison des arts Georges et Claude Pompidou (MAGCP) : 105 J.
Pompidou n’est plus, mais Pompidou reste attaché pour toujours à la cité cajarcoise !