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Le 15 juillet 1951, le Tour emprunte pour la première fois les routes lotoises lors de la 11e étape Brive - Agen !
Une étape de légende sur laquelle nous reviendrons dans l’épisode 4 de nos promenades à vélo ...
Inutile de dire que le Tour constitue une "grosse machine" qui suppose une organisation en amont assez démente et qui n'a cessé de se perfectionner au cours du temps. Un triple pari à chaque fois : assurer la sécurité des coureurs (l’état des routes), des usagers de la route et celle du public. Les dispositifs mis en place chamboulent la vie quotidienne des habitants, des " riverains " si l’on peut dire du Tour, pour quelques heures ou quelques jours. Il s’agit aussi d’encadrer au plus près les spectateurs qui s'égrènent au long du parcours, sans parler du public qui s'amasse au départ et à l'arrivée des étapes, attiré par les exploits sportifs bien sûr, mais aussi par les nombreuses attractions que l’évènement draine dans son sillage.
Pour l’heure, intéressons-nous à la préparation du passage du Tour par les autorités locales en juin 1951, et en tout premier lieu, à la réglementation de la circulation.
Un arrêté du préfet du Lot de juin 1951 précise ce qui doit être mis en œuvre entre Cressensac et Soturac :
« Article 1. L’épreuve du Tour de France cycliste empruntera au cours de la 11e étape le 15 juillet 1951, aux horaires ci-dessous (voir l’illustration n° 1), le territoire des communes et lieux-dits suivants : Cressensac ; Souillac ; Lanzac ; Payrac ; Le Vigan ; Gourdon ; Pont-Carral ; Salviac ; Montcléra ; Frayssinet-le-Gélat ; Pomarède ; Duravel ; Soturac.
La circulation est interdite à tous véhicules autres que ceux munis de l’insigne officiel de l’organisation depuis 1h.30 avant le 1er passage jusqu’à 30 minutes après le passage de la voiture-balai, sans escorte de motocyclistes de la police ou de la gendarmerie auxquels les usagers devront s’adresser pour traverser la route ou l’utiliser en partie afin de croiser ou dépasser les coureurs. Cette escorte ne sera accordée que pour des voitures groupées dont les chauffeurs justifieront d’une urgence particulière.
Article 2. Conformément à l’article 1er, la circulation est interdite à tous les autres usagers […] ».
A noter : la tête de la caravane est prévue une heure trente avant le passage de la course.
La composition de la caravane et le service d’ordre. C’est un courrier du 20 juin 1951, du ministre de l’intérieur adressé à messieurs les inspecteurs généraux de l’administration en mission extraordinaire et aux préfets, qui nous renseigne sur ces points :
« Le tour de France cycliste se déroulera du 4 au 24 juillet 1951, traversant un certain nombre de départements. Cette épreuve, dont l’importance ne cesse de grandir du fait de l’attrait qu’elle inspire au public, doit être effectivement contrôlée au point de vue de l’ordre et de la sécurité publique par les autorités responsables.
Au cours des dernières années, à la suite d’infractions et de négligences diverses, des accidents ont eu lieu. En outre, certains journaux se sont livrés à cette occasion à une propagande politique inadmissible dans une épreuve sportive. D’autre part, des inscriptions injurieuses ou partisanes ont été peintes sur les chaussées à l’entrée de nombreuses villes. Enfin, l’escroquerie des « piqueurs » qui vendent tel ou tel insigne ou photographie au soi-disant profit des coureurs s’est poursuivie.
De tels faits ne doivent plus se produire. Les instructions que vous donnerez aux services de police et de gendarmerie doivent s’inspirer des principes suivants, destinés à rendre efficace les mesures de sécurité
I – La composition de la caravane
L’épreuve sera courue par équipes nationales et régionales.
La caravane du Tour comprendra
1° Le side-car pilote de police
2° Les véhicules publicitaires, au nombre d’environ 60, ce nombre variant suivant les régions, car certaines voitures ne font qu’une ou quelques étapes dans une région déterminée.
3° Les voitures de vente des journaux
4° Les coureurs, au nombre de 128 environ au départ de Paris
5° Les voitures camionnettes et camions de l’organisation, au nombre d’une vingtaine, accompagnant les coureurs
6° Les véhicules (voitures et motos) des suiveurs professionnels (presse, cinéma, radio) dont le nombre sera, comme l’an dernier, d’environ 150.
7° La voiture balai, signalée très visiblement par une double disque rouge surplombant la carrosserie, qui suivra le dernier coureur.
8° Deux agents du service d’ordre motorisé qui fermeront la marche.
La durée normale d’écoulement de l’ensemble de la caravane sera, d’environ deux heures. J’ai prescrit aux organisateurs de vous adresser directement les indications relatives aux heures probables de passage de la tête de colonne – coureurs – et de la fin de la caravane.
II – Service d’ordre
Six agents dont un à motocyclette et un sur side-car accompagnant la caravane publicitaire.
Quinze agents à motocyclettes et un sur side-car accompagnant la course.
1° Vous vous mettrez en rapport avec vos collègues des départements que traverse le Tour la veille et le lendemain du passage dans votre ressort, afin que les consignes données ne provoquent pas de désordre à l’entrée des départements. En effet, un manque de coordination a été remarquée l’année dernière, qui a causé des difficultés au service d’ordre à la suite d’instructions divergentes données aux différents services locaux.
D’autre part, MMs. les I.G.A.M.E. [Inspecteur général de l’administration en mission extraordinaire] veilleront à une judicieuse répartition des forces, de telle sorte que tous les passages dangereux soient également gardés.
2° Les organisateurs diffuseront une photographie de la plaque figurant sur les voitures de la caravane, afin de permettre aux services de police d’empêcher les voitures des spectateurs de s’infiltrer et de créer un danger supplémentaire.
3° Le rôle des brigades régionales motocyclistes sera nettement établi ; il consistera essentiellement, avant l’arrivée de la caravane, à écarter le public et à le contraindre à ne pas déborder sur la voie publique […] ».
Toutes ces informations sont extraites d’une liasse contenue dans un versement du Cabinet du préfet : 1 W 470.
Les échos dans la presse « Après le passage du tour » : La Vie quercynoise du 21 juillet 1951
Montcléra
« Parcourant l’étape Brive-Agen, il est passé chez nous le dimanche 15 juillet entre 14 h. et 14 h.10, précédé de plusieurs heures par une caravane ininterrompue de voitures. Une foule compacte, accourue des départements limitrophes jalonnait la rude côte de Cousteilles à Farges-Haute. Comme tout le monde, je suis allé voir défiler les " géants de la route ". D’abord parce que ça vous donne un air de sportif de crier au premier qui passe : Bravo ! zou ! vas-y ! Et ensuite, parce que comme beaucoup de compatriotes, c’était pour la première fois. C’est le suisse Koblet qui est arrivé en tête, avec deux minutes d’avance, puis un ou deux autres cyclistes en sueur … Puis une trentaine en peloton, puis quelque autre douzaine, encore deux ou trois traînards. Et puis, c’est tout, c’est fini ».
Duravel
« Les géants cyclistes de la route sont passés dimanche 15 juillet à l’heure annoncée. C’est une rude épreuve pour la petite reine, mais aussi pour les champions de ce sport, bel exemple d’endurance, de persévérance dans l’effort et l’organisation. Il parait qu’une grande partie de la caravane ne passa pas chez nous, mais alla directement de Frayssinet-le-Gélat à Fumel.
Nombreux furent ceux qui vinrent applaudir les intrépides coureurs, dans le bourg et tout au long des routes. Le bourg avait fait toilette, les édifices publics étaient décorés. Mais il est regrettable que la majorité de nos habitants aient négligé de pavoiser leurs maisons ou leurs établissements donnant ainsi l’impression à nos hôtes de passage que nos citadins se désintéressent et de la fête nationale et de la grande épreuve cycliste. Tout se passa normalement dans le calme et sans accident et se termina par un grand bal sur la place de la mairie ».
« J’ai vu passer le Tour de France »
« Comme tout le monde, je suis allé voir le Tour de France en cet après-midi du dimanche 15 juillet. Ce fut l’occasion d’une sortie familiale, d’un déjeuner sur l’herbe … bref d’un agréable moment.
J’ai vu les " géants de la route " et leur important cortège. Mes impressions ? Le Tour de France est une entreprise de publicité admirablement bien conçue et qui n’a sans doute pas son pareil dans le monde. Les coureurs sont des athlètes de valeur et leurs exploits ne sont pas montés de toute pièce. Il y a du sport.
J’ai vu passer le long défilé de voitures de publicité et leurs occupants. Certains dormaient, d’autres saluaient d’un geste d’automate, d’autres couvraient la campagne de prospectus ou s’égosillaient dans un micro.
J’ai vu passer les journalistes, les directeurs d’équipe, les motards (ceux qui servent aux renseignements et ceux de la police de la route).
J’ai vu Koblet qui s’en allait de son allure souple sans un geste perdu, semblant faire une petite promenade de santé tout en roulant à quelques 45 kilomètres à l’heure poursuivi par un premier peloton .. où parait-il, il y avait tous les " as " et où je n’ai reconnu personne, puis quatre coureurs français qui n’avaient pas l’air de s’amuser, puis loin derrière un autre peloton dans lequel j’ai reconnu Marinelli.
A vrai dire je n’ai pas vu grand’chose de ce que j’aurais aimé voir, c’est-à-dire reconnaitre les grands noms dont le monde sportif parle.
Mais j’ai vu le " Tour " et demain je suivrai malgré moi les exploits de Bobet, Copy, Koblet et autres Robic, je reverrai en mémoire ce grand camion d’une marque d’apéritif, ces voitures d’un produit d’entretien, d’une machine à laver, etc. Le Tour de France aura rempli son but ».
Avec cette première incursion dans le territoire lotois, nous sommes donc au tout début des années 50. La compétition cycliste a alors de plus en plus le vent en poupe, dans le Lot comme ailleurs. Aussi les autorités se préoccupent de réglementer de façon de plus en plus ferme leur organisation tout au long de la décennie. Les circulaires relatives à l’organisation des épreuves cyclistes sur route présentes dans la liasse 1 W 470 s’échelonnent entre 1953 et 1957.
Un courrier du ministère de l’intérieur – plus précisément de la Direction générale de la sûreté nationale - aux préfets, en date du 17 mars 1953, nous éclaire à ce sujet :
« Epreuves cyclistes sur route. Saison 1953. Le nombre sans cesse croissant des épreuves cyclistes sur route au cours des dernières années témoigne du succès des efforts qui ont été poursuivis, avec l’encouragement des pouvoirs publics, pour développer la pratique du sport cycliste plus particulièrement au sein de la jeunesse.
Si cette constatation est en elle-même encourageante, il n’en demeure pas moins que la multiplication des compétitions sportives sur la voie publique, notamment durant des périodes et sur les itinéraires où le trafic est le plus intense, conduit les autorités responsables à exiger de tous les usagers, à quelque catégorie qu’ils appartiennent, une discipline sans défaillance et un respect absolu de la réglementation routière.
L’expérience démontre qu’à côté des compétitions cyclistes méthodiquement préparées avec le souci de limiter au maximum la gêne et les risques provoqués inévitablement par le déroulement des épreuves, d’autres compétitions sont effectuées de manière plus ou moins inopinée au mépris des droits normaux du public et des règles les plus élémentaires de la sécurité.
L’administration a l’obligation de réagir sans faiblesse contre de telles pratiques.
Au reste, les conditions mêmes de la circulation amènent nécessairement à prévoir, à plus ou moins brève échéance, une réglementation générale de l’ensemble des épreuves sportives sur route, plus spécialement des épreuves cyclistes ».
Et le ministre de faire part des mesures que les dirigeants de la fédération française du cyclisme ont décidé de soumettre à l’ensemble des fédérations et groupements professionnels affiliés, mesures qui consistent en :
L'attention se porte également sur les courses au caractère plus intimiste : « Trop souvent, certaines épreuves – il s’agit notamment de celles organisées à l’occasion de fêtes ou manifestations locales (foires, kermesses, etc.) – se déroulent sans que les organisateurs, généralement bénévoles, aient prévu un dispositif suffisant pour assurer la sécurité du parcours ou aient contracté d’assurances en ce qui concerne la réparation éventuelle des dommages matériels et corporels qui pourraient être causés.
Vous devrez veiller strictement à ce que de telles épreuves, quelle que soit la longueur ou la durée de leur parcours ou le nombre de participants, ne se déroulent pas sans qu’elles aient préalablement reçu votre autorisation expresse sur le vu d’un dossier déposés dans les délais que je vous ai précédemment précisés […].
L’année 1953 doit constituer une année d’expériences au cours de laquelle les mesures ci-dessus seront mises à l’épreuve. De leur efficacité ou de leur insuffisance dépendra la libéralité ou le renforcement de la réglementation des compétitions cyclistes sur route. C’est sur ce point que je vous prie d’appeler tout spécialement l’attention des dirigeants et organisateurs de ces épreuves ».
Le préfet du Lot prend en avril 1953 un arrêté dans ce cadre. L’article 2 stipule que « Les fédérations sportives autorisées à organiser des compétitions cyclistes devront chaque année, avant le 1er avril, remettre à la préfecture (1re division - 2e bureau - Police générale) le calendrier général des épreuves, que celles-ci soient organisées dans le cadre national, régional ou départemental ».
La réglementation se fera de plus en plus tatillonne et pointilleuse au fur et à mesure des ans, tant pour les grandes épreuves que pour les manifestations plus locales, inscrites dans le calendrier coutumier des localités. Les polices d’assurance des épreuves et compétitons sportives sur la voie publique font notamment l’objet d’une grande attention. Le ministre de l’intérieur s’adresse aux préfets le 19 avril 1957 en ces termes : « L’article 5 du décret n° 13 066 du 18 octobre 1955 a fixé les conditions générales des polices d’assurance souscrites par les organisateurs de compétitions sportives sur la voie publique. D’autre part, l’arrêté du 20 octobre 1956, pris en application du décret susvisé, a défini les modèles-types selon lesquels devront être établies les polices en cause.
En ce qui concerne les épreuves ou compétitions de véhicules terrestres à moteur et sur la base de ce modèle type, un modèle de police uniforme a été établi par le Groupement technique des sociétés d’assurance et sera donc utilisé par toutes les sociétés d’assurance habilitées par le ministre des Affaires économiques et financières à couvrir les risques de cette nature ».
La montée en puissance des précautions à prendre pour la programmation des mesures de sécurité à mettre en œuvre pour la tenue de courses cyclistes sur route découle de l’attrait croissant pour ce genre de compétition comme il a été souligné plus haut. La bonne coordination des dispositions prises devient de plus une nécessité absolue au vu de l’augmentation de la circulation qui, bien sûr, n’avait encore rien à voir avec que nous connaissons aujourd’hui.
Les démarches administratives engagées dans ce cadre par les différents clubs sportifs nous donnent un aperçu des épreuves cyclistes dans le Lot des années 1950.
Cette compétition organisée par les sociétés cyclistes du département groupées en comité comprend trois étapes : 1re étape Cahors / Figeac, 186 km ; 2e étape Figeac / Villeneuve-sur-Lot par Villefranche-de-Rouergue, 197 km ; 3e étape Villeneuve-sur-Lot / Cahors par Gourdon, 176 km, soit 555 km.
Le 1er critérium – on ne sait à quelle date – comportait également trois étapes : Cahors / Gourdon ; Gourdon / Figeac et Figeac / Cahors.
La demande d’autorisation de la course, adressée au préfet, le 21 mai 1953 est formulée par le président de la société « Cahors vélo-sprint » :
« Conformément aux instructions ministérielles et à l’arrêté préfectoral en date du 9 janvier 1926, j’ai l’honneur de vous informer que les sociétés cyclistes du département du Lot, réunies en comité se proposent de faire disputer les 31 juillet, 1er et 2 août 1953 une importante compétition cycliste dite « 2e critérium cycliste du Quercy ». Cette épreuve se disputera en trois étapes et empruntera le parcours suivant :
1re étape : Cahors / Laroque-des-Arcs / Lamagdelaine / Savanac / Vers / Lauzès / Saint-Cernin / Soulomès / Labastide-Murat / Goudou / Le Bastit / Gramat / Rocamadour / Calès / Lacave / Pinsac / Souillac / Le Pigeon / Baladou /Martel / Saint-Denis-lès-Martel / Vayrac / Bétaille / Puybrun / Bretenoux / Saint-Michel-Loubéjou / Saint-Jean-Lespinasse / Saint-Céré / Aynac / Anglars / Lacapelle-Marival / Le Bourg / Fourmagnac / Cardaillac / Camburat / Planioles / Figeac.
2e étape : Figeac // Loupiac (Aveyron) / Villeneuve d’Aveyron / Saint-Rémy / Villefranche-de- Rouergue / Rozières / Martiel / Marroule (Aveyron) // Limogne / Varaire / Bach / Vaylats / Lalbenque / Fontanes // Lamadeleine Aussac (Tarn-et-Garonne) / Montpezat-de-Quercy / Molières (Tarn-et-Garonne) // Castelnau-Montratier / Montcuq / Saint-Daunès / Saint-Pantaléon / Sauzet / Bovila / Saint-Matré / Saux // Tournon d’Agenais (Lot-et-Garonne) / Dausse / Penne d’Agenais / Bias / Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
3e étape : Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) / Coubiac / Saint-Sylvestre / Libos / Fumel / Condat (Lot-et-Garonne) // Saint-Martin-le-Redon / Montcabrier / Frayssinet-le-Gélat / Montcléra / Cazals / Luziès / Salviac / Pont-Carral / Gourdon / Le Vigan / Saint-Chamarand / Pont de Rhodes / Saint-Germain-du-Bel-Air / Concorès / Peyrilles / Uzech les Oules / Saint-Denis-Catus / Catus / Saint-Médard-Catus / Rostassac / Labastide-du-Vert / Castelfranc / Prayssac / Puy-l’Evêque / Grézels / Lagardelle / Juillac / Anglars / Albas / Luzech / Parnac / Douelle / Pradines / Cahors.
Cette compétition traverse en plus du département du Lot les départements de l’Aveyron, du Tarn-et-Garonne et du Lot-et-Garonne.
Nous prévenons aujourd’hui les maires des communes traversées et nous prenons le double engagement de payer éventuellement tous frais de surveillance et autres occasionnés par l’épreuve et d’imposer à tous les concurrents l’obligation d’observer les arrêtés locaux relatifs à la circulation ».
Les organisateurs déclarent être assurés en bonne et due forme auprès d’une compagnie agréée par le ministre du travail.
Le tracé de la 1re étape fera l’objet d’un rectificatif : en place de Rocamadour puis Calès, le parcours passera à Rignac, Alvignac et Meyronne.
Nous disposons d’autres détails sur ce critérium grâce au courrier adressé le 10 juin 1953 au maire de Cahors par le « Cahors vélo sprint » :
« Cette importante compétition cycliste se déroulera les 31 juillet, 1er et 2 août prochain. Elle traversera quatre départements et 120 localités. Le départ de cette grande manifestation sportive sera donné à Cahors devant la statue Gambetta. L’arrivée sera jugée devant l’Hôtel de ville de Cahors. La caravane et les compétiteurs emprunteront au départ et à l’arrivée le parcours suivant :
Départ 31 juillet à 11 heures boulevard Gambetta, côte des Evêques, Laroque-des-Arcs, etc. direction Figeac, 1re étape.
Arrivée prévue à partir de 16 heures le 2 août. Venant de Douelle, Pradines, la compétition passera devant la [fontaine] Divona, pont Saint-Georges, boulevard Gambetta. Arrivée devant la mairie. La déviation de la circulation routière devra être envisagée sur le circuit précité le vendredi 31 juillet et le dimanche 2 août ».
Le secrétaire du Guidon vayracois au préfet le 8 juin 1954 : « M. le préfet
Conformément aux instructions ministérielles et préfectorales, j’ai l’honneur de vous informer que le Guidon vayracois se propose de faire disputer le 27 septembre une épreuve cycliste sous le contrôle de la F.F.C. représentée par le Guidon vayracois sur le parcours de : circuit fermé de 3 km 300 côte de la Fontaine Lacabrerie / route de la gare (30 fois).
Nous prenons le double engagement de payer éventuellement tous les frais de surveillance et autres occasionnés par l’épreuve et d’imposer à tous les concurrents l’obligation d’observer les arrêtés locaux relatifs à la circulation ».
Les organisateurs déclarent eux aussi être assurés auprès d’une compagnie agréée par le ministre du travail. Le maire de Vayrac contresigne et appose son « avis très favorable à l’octroi d’une autorisation de course cycliste » le 8 juin ; le maire de Bétaille fait la même chose le lendemain, 9 juin 1954.
Le sous-préfet adresse au préfet le 13 juillet 1954 la quittance d’assurance fournie par le président du Guidon vayracois, ainsi que le plan de la course cycliste organisée à Vayrac le 27 septembre 1954. Ce plan couleur sur calque (illustration n° 2) est attaché à un document « Plan de sécurité et de police de la route à l’occasion de la course cycliste dite Grand prix de Vayrac » qui détaille le plan de circulation et les détournements prévus pendant la course, ainsi que les trois « parcs autos » : l’un place de la volaille à l’entrée Nord de Vayrac (véhicules venant de Brive), l’autre au terrain de sport de Vayrac (véhicules vendant de l’Ouest) et enfin les cours des gares de voyageurs et de marchandises (véhicules venant de l’Est).
« Le service d’ordre et de police de la route est assuré par seize gendarmes et des commissaires du Guidon vayracois. La mise en place a lieu deux heures avant le commencement de l’épreuve ». La suite du plan de sécurité et de police de la route détaille la répartition et la mission des gendarmes et des commissaires à tous les points stratégiques du parcours. L’arrivée et le départ de la course se tient rue de la Fontaine.
La course cycliste interdépartementale dénommée « 8e route de France », organisée par les sociétés « Monde 6 et Braquet club » [sic] dont le siège est à Paris, se déroulera du 9 au 15 juin 1958. Cette épreuve figurant au calendrier de la Fédération française du cyclisme emprunte les routes lotoises à l’occasion de la 2e et 3e étape le 10 et 11 juin 1958 :
2e étape : Clermont-Ferrand / Souillac. L’entrée dans le Lot se fait à Cressensac.
3e étape : Souillac / Agen. Parcours dans le Lot : Souillac / Lanzac / Payrac / Le Vigan / Gourdon / Salviac / Cazals / Montcléra / Frayssinet-le-Gélat / Montcabrier / Saint-Martin-le-Redon.
Outre son parcours lotois, la course parcourt les routes du Puy-de-Dôme, de la Corrèze, du Lot-et-Garonne, du Gers, de la Haute-Garonne, des Hautes et Basses-Pyrénées, et enfin, des Landes. A noter : le tracé de la 1re et des deux dernières étapes ne figurent pas dans le dossier.
Les 4 jours cyclistes de Valence-d’Agen ou « Circuit d’Aquitaine », dit aussi « Circuit de la volaille » (illustration n° 3), traverse le Lot durant les journées des 4, 5 et 7 septembre à l’occasion de trois étapes sur les quatre que la course comprend : 1re étape Valence-d’Agen / Cahors ; 2e étape Cahors / Villeneuve-sur-Lot ; 4e étape Valence d’Agen / Valence d’Agen le 7 septembre par Lauzerte, Montcuq, Molières.
En août 1958, le préfet du Lot adresse un courrier au sous-préfet de Castelsarrasin : « Les organisateurs de la course dite Circuit d’Aquitaine m’ont demandé de bien vouloir autoriser les concurrents de cette épreuve à traverser le département du Lot durant les journées des 4, 5 et 7 septembre 1958. J’ai l’honneur de vous informer que j’émets un avis favorable au déroulement de cette course. Un service d’ordre important sera mis en place dans la traversée de Cahors. Un arrêté municipal pris par le maire de cette ville interviendra pour réglementer la circulation. A ce sujet, il aurait été préférable que les organisateurs envisagent pour la traversée de la ville le jour de l’arrivée des concurrents, un itinéraire plus direct […] qui aurait eu l’avantage de ne perturber la circulation que sur un parcours réduit et n’aurait nécessité qu’un effectif de police plus restrient pour assurer le service d’ordre.
Je dois vous signaler également que les concurrents traverseront la ville de Luzech le 5 septembre, veille de la fête votive de cette commune au moment où les forains procéderont à leurs installations. Il y aura donc à Luzech, ce jour-là, un encombrement inhabituel qui devra être tout particulièrement signalé aux concurrents afin de les inviter à la prudence » (courrier sans date, avant le 28 août 1958) ». Le maire de Luzech a en effet alerté le préfet le 13 juillet 1958 sur le fait que le vendredi 5 constitue la veille de « nos fêtes générales [c'est-à-dire la fête patronale ou fête votive] des 6-7-8 septembre, au moment où les forains seront en pleine installation ».
Les dossiers des autres épreuves cyclistes de 1958 sont moins bien fournis. Parmi elles (et la liste ne doit pas être exhaustive), on peut encore citer les grands prix de Figeac, Cahors, Vayrac.
Le Grand prix cycliste de Figeac et de Cahors, 5 mai et 8 juin 1958
Le Vélo-club figeacois organise le 5 mai 1958 le « Grand prix cycliste de la ville de Figeac ».
Le parcours compte 100 km sur le circuit habituel de la ville : Tribunal – Quai Bessières – Avenue Gambetta – la gare – avenue Clémenceau – allées Victor Hugo – Pont du Pin – les tours – boulevard Wilson – avenue F. Pezet – boulevard Pasteur – avenue du maréchal Joffre – Tribunal.
L’épreuve est ouverte aux licenciés de la fédération française de cyclisme.
Le départ sera donné à 15 h. Arrivée vers 18h.
La section cycliste du Stade cadurcien organise de son côté le dimanche 8 juin 1958 une épreuve cycliste dans la ville de Cahors sous le titre « Grand prix cycliste de Cahors ». « Cette épreuve se déroule entièrement en ville sur un parcours de 3 km 420 empruntant le boulevard Gambetta, l’avenue Jean Jaurès, la rue Wilson, les quais, le boulevard Gambetta et à repetes [sic] 33 fois, soit 113 km. Départ à 15 h. devant l’hôtel de ville. Arrivée vers 18 h. » cf. un courrier du Stade cadurcien au préfet, en date du 12 avril 1958.
Le « Grand prix d’ouverture du Guidon vayracois », 13 juillet 1958
La course cycliste est ouverte aux amateurs et indépendants, sur un circuit (illustration n°4) de 56 km 119 m. : Vayrac ; Martel ; Les Quatre-Routes-du-Lot ; Bretenoux ; Bétaille. Départ donné à 14 h. 30. Arrivée vers les 16 h. 45.
Ainsi, à partir d’une seule liasse d’archives (1 W 470), nous pouvons poser les jalons de la pratique cycliste sportive dans un département rural. Il faudrait bien sûr compléter les recherches pour faire, sinon le tour de la question, du moins une analyse plus fine et plus large … Avis aux amateurs !
Pour finir, nous retrouvons la bicyclette invitée d’honneur de la fête votive. Les comités des fêtes ne peuvent plus se porter seuls garants de l’organisation de telles manifestations et doivent faire appel à un club cycliste dûment répertorié pour obtenir l’autorisation de mettre sur pied une compétition dans le cadre des attractions de la vòta.
Ainsi, le 28 avril 1958, la section cycliste du Stade cadurcien adresse au préfet sa demande d’autorisation (illustration n° 5) « de faire disputer une épreuve cycliste le dimanche 15 juin 1958 dans la commune de Saint-Médard-Catus à l’occasion de la fête votive de la localité. Le circuit entièrement sur le territoire de la commune emprunte le RD 5 et les vicinaux 2 et 4, au total 4 km 500 à parcourir 14 fois, soit 63 km. Départ à 15 h. Arrivée vers 17 h. ».
Selon un rapport du subdivisionnaire du service vicinal des Ponts et chaussées en date du 16 mai, on apprend que : « M. le maire de Saint-Médard-Catus demande à M. le préfet de bien vouloir réglementer la circulation sur les chemins vicinaux n° 1 et 2 dans l’agglomération de Saint-Médard et sur la partie du chemin départemental n° 5 allant de 13k730 à 19k004 en vue de l’organisation d’une course cycliste le 15 juin 1958, jour de la fête locale.
La circulation des véhicules sur les sections des voies empruntées par les coureurs constitue un danger très grave d’autant que l’itinéraire suivi comporte des virages sans aucune visibilité. Aussi, des mesures de sécurité exceptionnelles sont-elles justifiées.
Il convient donc d’interdire la circulation des véhicules dans les parties suivies par les coureurs et de dévier cette circulation par des itinéraires appropriés. C’est l’objet du projet d’arrêté préfectoral que nous proposons de soumettre à la signature de M. le préfet du Lot.
Vu et transmis avec avis conforme par l’ingénieur en chef des Ponts et chaussées le 21 mai 1958 ».