Accueil > Découvrir : Offre culturelle > Trésors d'archives > Les estampes, témoins iconographiques des siècles passés
La gravure, procédé ancien de reproduction des œuvres figurées à grande échelle, permet de témoigner de l’aspect de lieux à une époque où la technique photographique n’existait pas. Ainsi les estampes, images obtenues grâce à ce procédé, sont de précieux et parfois uniques témoins visuels d’éléments ayant disparu ou qui ont depuis été modifiés.
Une estampe datée de 1835 représente la façade Nord de la cathédrale de Cahors (5 Fi 4).
On voit qu’à l’époque le portail Nord est masqué par un mur qui rend invisible son tympan richement sculpté. Le portail est ainsi resté muré entre 1732 et le milieu du XIXe siècle. Il a fait l’objet d’une restauration complète entre 1908 et 1913.
Des baies, aujourd’hui visibles, étaient également obturées sur le bas-côté Nord ; le clocheton était, non pas de forme pyramidale, mais surmonté d’une toiture plate ou à faible pente.
De même, plusieurs estampes (4 Fi 5, etc.) donnent un aperçu des ruines du théâtre antique dit des Cadourques au début du XIXe siècle.
De nombreuses parties de ses murailles étaient alors encore visibles. Le théâtre a été détruit et comblé par le propriétaire du terrain entre 1860 et 1863.
Il ne subsiste de nos jours qu’une infime portion de murs intégrée dans les années 1960 à la construction de la Chambre d'agriculture du Lot.
Les estampes ne sont cependant pas toujours une reproduction fidèle de la réalité, loin de là !
Les artistes graveurs pouvaient y laisser s’exprimer leur imagination et créativité, à tel point que les lieux sont parfois méconnaissables.
Tel est le cas d’une vue générale dite de Cahors, datée du début du XIXe siècle, où l’on peine à reconnaître la ville et son environnement (4Fi 7).
Avec une telle représentation, on peut s’interroger sur le fait que le graveur soit réellement venu dans la préfecture du Lot pour réaliser sa gravure ! Une belle illustration sans doute inspirée par le romantisme, courant artistique en vogue au début du XIXe siècle, qui avait entre autres pour caractéristique la déformation de la réalité, les représentations mélancoliques et mystérieuses.
- Dossier préfectoral, lié aux affaires culturelles, relatif à la restauration du portail Nord et de parties du cloître de la cathédrale de Cahors (1908-1933). Constitué de devis, d’un cahier des charges, d’un sous dossier au sujet du gardiennage et de correspondances : 4 T 12.
- Dossier préfectoral lié aux affaires culturelles ayant pour sujet le classement au titre de monument historique du théâtre antique dit des Cadourques, la destruction de celui-ci et les fouilles archéologiques entreprises (1841-1863) : 4 T 9.
- Notice d’inventaire rédigée par le service Patrimoine du Département du Lot au sujet de la cathédrale.
- Notice d’inventaire accessibles sur la base Mérimée (Ministère de la Culture) au sujet de la cathédrale et du théâtre antique dit des Cadourques, notice rédigée par la Ville de Cahors (Inventaire général Région Occitanie) au sujet du théâtre antique comportant des photographies récentes.