Accueil > Découvrir : Offre culturelle > Trésors d'archives > Le gala dansant cadurcien de la " Nuit de la Saint-Valentin "
Chaque année depuis 1971, au début du mois de février, la salle des fêtes de la ville de Cahors accueille le grand bal des amoureux organisé par le « comité des fêtes Saint-Valentin de Cahors ». La particularité du gala dansant réside en l’élection, vers minuit, d’un des couples de fiancés ayant été sélectionnés pour concourir. Les vainqueurs se voient offrir un séjour à Saint-Valentin, petit village de l’Indre, près de Châteauroux. Ils auront ainsi l’honneur de représenter le Lot à la finale nationale qui se tient là, le 14 février, en prenant part à la grande fête des amoureux célébrée depuis le milieu des années 1960 par ce village si bienheureusement nommé.
Le jury, constitué en grande part de commerçants réunis autour d’une personnalité de la ville ou du département, est donc chargé de sélectionner les heureux gagnants. « Selon le principe bien rôdé, chacun des couples se voyait poser deux questions portant surtout sur la façon dont était envisagée leur vie maritale, chacune notée sur dix, et complétée par une note de présentation, sur dix également ».
Il fait bon participer car tous les jeunes gens qui concourent reçoivent une « pluie de cadeaux ménagers » offerts par les commerçants cadurciens, ainsi qu’un voyage pour ceux qui sont classés seconds.
Pas moins de 1200 à 1500 personnes rapporte le journal La Dépêche du 8 février 1977 étaient rassemblées à la salle des fêtes de Cahors le samedi soir 5 février. Dans le livret de la « Nuit de la Saint-Valentin » de 1979, sous la plume de Maurice Faure, député-maire, on peut lire : « Une fois encore la Saint-Valentin va dérouler le cortège de son faste et de sa joie dans notre Foyer Valentré. Rendez-vous préféré des jeunes, des plus âgés, cette grande fête annuelle marque, au cœur de l’hiver, que les sentiments ne connaissent pas de saison. Elle constitue, par son affluence, le clou de nos manifestations. Je lui souhaite donc bonne réussite et félicite chaleureusement ses promoteurs. Nous devons leur savoir gré de l’animation qu’ils engendrent sur le plus vieux thème de la littérature et de l’art, celui du couple ».
La Dépêche du 6 février 1979 rapporte que : « Décidément, le succès de la "Nuit de la Saint-Valentin" organisée par le dynamique comité des fêtes qui porte le même nom, ne se dément pas. Cette fête de la jeunesse et des amoureux avait encore attiré, samedi 3 février, pour sa 9e édition, la grande foule au foyer Valentré : les parents et les amis des couples qui allaient tenter de remporter le titre en cette soirée, bien sûr, mais aussi tous les amateurs de danse qui allaient apprécier l’orchestre Albert Franck dont la prestation constitue également un véritable spectacle ».
L’édition de 1980 - le 10e concours des fiancés du Lot - accueille le 100e couple d’amoureux lotois.
Comment sait-on tout cela ? Grâce au fonds de la préfecture ! Toutes ces informations proviennent en effet plus précisément d’un versement du cabinet du préfet effectué en avril 2000 : le versement 1209 W.
Ce versement regroupe de très nombreux dossiers couvrant le large spectre des domaines relevant de l’administration de la préfecture : vie politique, économique et culturelle.
Les documents relatifs au « comité des fêtes Saint-Valentin de Cahors » figurent dans un dossier regroupant des informations sur divers comités d’animation, des groupes folkloriques, l’activité théâtrale et celle des cinémas dans les années 1970 et au début des années 1980.
Les années 80 justement vont sonner le glas du grand gala. Rien ne nous le dit dans le 1209 W dont les documents pour ce qui concerne le comité s’arrêtent en 1983. Mais La Dépêche du 8 février 1984 (1 PER 35/175) nous apprend que, même si le bal a remporté encore du succès, l’élection des « fiancés du Lot » est passée à la trappe : seul un couple s’est présenté pour concourir ! On ne trouve plus trace de la grande finale départementale de la Saint-Valentin dans les années qui suivent.
Le comité spécial Saint-Valentin a ainsi officié de 1971 à 1984, n’oubliant jamais de faire parvenir une invitation au préfet qui de son côté, dépêchait diligemment un représentant de la préfecture.