"Lettre à la future mariée", adressée par la belle-famille à l'occasion de son mariage, 1817

Lettre d'Hélène de Cardaillac adressée à Elisabeth de Poulain de Trémons à l'occasion de son futur mariage avec Frédéric de Cardaillac (1er juin 1817)

Transcription de la lettre :

« Je devance, ma chère demoiselle, l’époque que je voudrais pouvoir hâter ou j’aurais des droits à votre amitié, en vous la demandant au nom de celle qu’a fait naître en moi tout ce que mon frère m’a dit des qualités qui vous distinguent, et plus encore, le prix qu’il m’a paru que mon neveu a su y mettre. C’est le fils adoptif de notre tendresse et son bonheur est l’objet de nos vœux, il nous sera doux de vous le devoir.
Je dis nous parce que je ne sépare pas une de mes sœurs et de mes frères dans les divers témoignages que je voudrais pouvoir vous donner du désir que nous avons de vous voir faire partie de notre famille. Les sentiments que vous avez inspirés à Frédéric, la bonté de son cœur et de son caractère me font espérer que cette union sera heureuse, et que je verrais réaliser mon ambition de voir à mon neveu une compagnie aimable et bonne, que la tendre union, qui a toujours régné dans notre famille, et qui a fait notre consolation sera par l’avantage de vous y posséder le charme de notre vieillesse, mais n’allez pas, ma bonne petite demoiselle, nous faire languir plus un bien et précieux plus lourd en désire, la possession, nos cœurs, sont tous disposés à vous aimer.
J’ai l’espoir que le vôtre mettra un prix à la bonne foi des sentiments que je me plais à vous promettre de ma part et de celle de ma nombreuse famille. Depuis que mon frère vous a vu, vous êtes souvent l’objet de nos conversations et ce futur petit papa est tout plein de votre mérite. Milles choses honnêtes à M. votre père, il m’a promis de ne pas nous être contraire, dans ce cas, là je lui offre récompense et amitié. Rappelez-moi au souvenir de M. et vous ma chère demoiselle, croyez que les tantes réunies vous appellent parmi elles, et recevez la présence de l’attachement sincère avec lequel je suis votre très humble et obéissante servante.

Hélène de Cardaillac, à la Treyne, près de Souillac, département du Lot, ce 1er juin 1817 »

Fonds de la famille de Cardaillac-Végennes et familles alliées, 3 J 138.