"Lettre d'Auguste à Maria", écrite à son épouse depuis le front, 1915

Guerre 1914 – 1918, lettre d’un soldat mobilisé à son épouse en août 1915

Transcription de la lettre :

« 16 août 1915 – Midi.

Ma chère Maria ma bien aimée,
Bonjour ma chérie par deux doux baisers sur chaque joue.
Je me porte toujours bien et désire de tout mon cœur que vous soyez tous bien portants. Toi surtout, ne te fait pas trop de mauvais sang et soigne toi bien. Je serais heureux les quelques jours que j’aurais en ma possession de t’embrasser et de te presser contre moi avec la folie des amoureux bien unis.
Jeannot me dis souvent, ne vend pas les veaux, ils feront très bien mon affaire à la sortie de l’hiver. Il m’a dit les avoir vu et qu’ils lui convenaient beaucoup. Nous déciderons entre des baisers bien doux ce que nous devons en faire. En attendant, consolons-nous de la peine et la misère que nous occasionne le temps en pensant que nous nous réunirons bientôt. Il m’a été dit au soir que le 7e et le 207e étaient venus non loin de nous. Adieu chère amie bien aimée, je vous embrasse tous et à toi je te couvre d’amour, de l’humilité de mes plus doux baisers passionnés.
Auguste. »

Petit fonds Auguste Rongières et Maria Roques, correspondance de guerre, 100 J 380.