Accueil > Découvrir : Offre culturelle > Nuits de la lecture 2025 > 14 juillet 1725. Contrat d'apprentissage
On connaît l’existence de notaires en Quercy depuis le XIIIe siècle.
En 1304, Philippe le Bel règlemente le notariat dans les pays de droit écrit. Il devient un office royal et les notaires déjà en fonction doivent recevoir une nouvelle investiture.
Les actes originaux de notaires les plus anciens à ce jour conservés aux Archives départementales du Lot remontent au premier tiers du XIVe siècle.
Les archives notariales constituent bien sûr une source incontournable pour l’histoire individuelle ou familiale. Parmi les contrats de mariages, les ventes ou échanges, les testaments, les successions, les partages … on trouve de nombreux actes éclairant la vie quotidienne des villes et des champs. La plus simple transaction est passée devant notaire, y compris les baux à cheptel concernant quelques bêtes (brebis, porcs, bœufs…) particulièrement nombreux à partir du XVIIe siècle.
Le contrat ici transcrit, passé devant maitre Lafaurie, notaire royal, initialement conservé dans le fonds privé Champeval de Vyers (4 J), a été réintégré en bonne place dans le minutier des notaires sous la cote 3 E 1772/11. Il nous livre par le menu les engagements des contractants.
Ce jourd’huy quatorzième jour du mois de juillet mil sept cens vingt cinq en la ville de Martel en Quercy après midy, régnant Louis roy de France et de Navarre, pardevant moy notaire royal soubssigné, present les temoints bas nommés, a esté présent en sa personne Jean Parry, bourgeois, habitant du lieu de Pinssac, lequel de gré a bailhé en aprantisage Jean Parri son frère à Pierre Faure, maître preruquier [qui fait des perruques, mais surtout qui coiffe et rase] habitant de la présent ville icy présent, stipulant et accpeptant pour luy aprandre le métier de peruquier et arager [sic] de tout son possible sans luy rien cacher, pour raison de quoy ledit sieur Parry sera tenu de bailher audit sieur Faure la somme de cent vingt livres quatre cartons de saigle et froment, un quartons de pois rouge, ensamble la somme de cinq livres pour l’étrène de la famme dudit Faure, payable sçavoir le bled et poids et la somme de quar[a]nte livres à la Décollation Saint-Jean [décapitation de Saint Jean Baptiste, 29 août] prochains venant et les quatre vingt cinq livres restant dans trois ans à conter de cejaurd’huy ; et de plus demeure convenu que ledit Jean Parry sera teneu de rester pandants trois ans complés chés ledit Faure pour aprandre son métié de péruquié, pandant lequel tamps il sera tenu d’être assidu dans la boutique dudit Faure pour y travalhier de son mieux, pandant lequel dit tamps ledit Faure sera teneu de nourrir et blansir ledit Jean Parry et de luy fournir enploys, même de luy donner deux heures libres par jour du lundy, mardy, jeudy et vandredy de chasque chaimène pour les employer à écrire et lire, demeurant convenu que pandant ledit tant, ledit Faure sera teneu de bien enseigner et fournir enploys audit Parry, à défaut de quoy il luy seré libre d’aller rester chés un autre maître aus fraits et dépans dudit Faure ; comme aussy c’anquas où ledit Jean Parry vint à quitter sans cause légitime et ledit sieur Parry son frère ayné sera tenu de luy fournir un autre garson à son lieu et place, du tamps qui manqueré desdits trois ans, dont et du toutz lesdites parties, soubs mutuelles stipulation et aceptation, m’ont requis acte, que leur ay concédé et pour l’exécution et entretènemen [suivi de l’acte] des présantes, lesdites parties chascune en ce qui les conchernes ont obligé leurs biens présent et advenir, qu’elles ont soubmis ez présances de Pierre Delpy et Jean Marcou praticiens, habitans de la présent ville, soubsignés avec lesdites parties et moy
Parry ; Faure ; Delpy ; Marcou ; Lafaurie, notaire royal
Controllé à Souillac le 28 juillet 1725, receu vingt quatre sols